mardi 28 septembre 2010

Les télécoms toujours en ligne !

«Le secteur va un peu mieux depuis un an avec un frémissement d’embauches chez les opérateurs grâce aux offres d’Internet sur téléphonie mobile»,constate Patrick Devriendt, directeur du département «signal et télécommunication» de l’ESME Sudria. Si les effectifs restent stables chez Bouygues Telecom, SFR annonce 550 recrutements pour 2011, tandis que France Télécom-Orange table sur 10000 embauches sur les trois prochaines années, dont 40% de jeunes diplômés.



Les postes. Ils concernent d’abord les métiers commerciaux mais aussi ceux des sciences de l’information et des réseaux. Depuis quelques années, les métiers des télécommunications ont évolué vers une convergence des télécommunications traditionnelles et des systèmes d’informations. Les écoles d’ingénieurs se sont adaptées comme l’explique Patrick Devriendt : «Avant notre formation était très technique. Nous l’avons orientée vers l’exploitation des réseaux de télécommunications avec une touche de marketing et de commerce pour que nos élèves trouvent plus facilement un emploi». Les doubles cursus ingénierie et marketing sont d’avantage sollicités par les opérateurs télécoms qui recherchent des personnes capables d’allier qualités techniques et relationnelles, de piloter des projets et de sentir les attentes de la clientèle.

Les projets. Du côté des SSII,les sociétés de services en ingénierie informatiques, après deux années de crise, les recrutements sont à la hausse. Depuis 2010, elles se voient confier à nouveau de grands projets. Ces sociétés sont des prestataires de services et elles ont besoin de regonfler leurs rangs. Elles constituent l’un des principaux débouchés pour les diplômés des télécoms, issus d’écoles d’ingénieurs ou d’universités scientifiques. Pour l’année 2011 Capgemini/Sogeti vient d’annoncer 3000 embauches sur l’ensemble des corps de métiers dont 40% qui seront destinées aux jeunes diplômés. Ces chiffres devraient être revus à la hausse.

Le recrutement. L’habitude est aussi au recrutement de stagiaires, plus particulièrement dans l’entité télécommunications du groupe où 750 stages au moins devraient être proposés l’an prochain. Pour Vincent Charon, chasseur de tête au sein du cabinet spécialisé Alpha CDI, il faut néanmoins rester attentif aux opportunités offertes par les plus petites SSII : «Les perspectives d’évolution verticales y sont plus rapides qu’au sein de grands groupes. En revanche dans une plus grande société de services ou chez un opérateur, les projets traités sont plus vastes et permettent ainsi aux jeunes diplômés d’acquérir d’avantage de compétences.» Qu’elles soient de tailles imposantes ou plus modestes, les SSII constituent une voie d’accès à ne pas négliger selon Patrick Devriendt de l’ESME Sudria. «Chez un prestataire, on ne fait pas carrière mais cela vous apporte des compétences. Nous conseillons à nos élèves d’y rester deux ou trois ans avant de tenter l’intégration dans une grande entreprise».

La formation. La tendance est à l’intégration de profils variés, tant universitaires que diplômés d’écoles d’ingénieurs. L’apprentissage peut être un moyen d’entrer chez un grand opérateur. Chez SFR, un tiers des apprentis finit par intégrer l’entreprise. Un Bac + 2 sera demandé pour les fonctions commerciales et un Bac + 5 pour les fonctions techniques. Le salaire varie de 22 à 26 000 euros par an pour un technicien d’intervention ou un vendeur en boutique et il peut grimper jusqu’à 47 000 euros par an pour un ingénieur réseau.

Les qualifications. Pour Emmanuel Stanislas dirigeant du cabinet de recrutement Clémentine international : «la question de l’école ne se pose pas tant sur l’expertise que sur la capacité à évoluer et prendre des responsabilités». Plus la qualification est élevée, plus le jeune diplômé aura de chances d’évoluer rapidement. L’ouverture à l’international sera également appréciée. Les équipementiers telecoms ont tendance à délocaliser leurs productions dans des pays émergents comme l’Inde ou la Chine. Du coup, les déplacements à l’étranger sont fréquents.

L’avenir du métier. La déferlante d’Internet laisse présager une convergence entre les télécommunications et le numérique. Les métiers des télécoms pourraient en être affectés, ils souffrent déjà d’une image désuète. La question se pose même au sein des écoles d’ingénieurs. «On ne peut plus parler d’ingénieurs télécoms comme on en parlait il y a 10 ans, constate Patrick Devriendt de l’ESME Sudria. On peut se demander si dans quelque temps il n’y aura pas que l’Internet».

Source : Libération