vendredi 18 décembre 2009

Fusion dans les écoles spécialisées "télécoms"


2010 commencera sur les chapeaux de roue pour les Ecoles des mines et l’Institut Télécom. Fin janvier, leur tutelle désormais commune, le CGIET (Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies) doit rendre à la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, une étude de faisabilité sur le regroupement de toutes les écoles au sein d’une entité juridique unique. Ce nouvel Institut pourrait voir le jour en 2012.

« Il n’est pas question de fusionner des établissements, prévient Christophe Digne, chef de la mission de tutelle des écoles, mais de trouver une organisation pertinente pour développer les synergies entre elles, au service d’une stratégie commune. » Aujourd’hui, l’Institut Télécom et les six écoles des mines (1) accueillent plus de 11 000 étudiants et délivrent plus de 3 300 diplômes par an.

La fusion des corps

Depuis la fusion des corps des mines et des télécoms début 2009, le rapprochement des écoles des mines et des télécoms est devenue un chantier d’importance au sein du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Un rapport d’étape paru à l’automne dresse les contours de ce nouvel Institut unique et donne les raisons de sa mise en place. Ainsi, même si les Ecoles des mines et des télécoms sont des acteurs reconnus de l’enseignement supérieur français avec « des marques bien établies », leur tutelle souhaite franchir une nouvelle étape. Une volonté justifiée par « le renforcement prévisible de l’intensité de la compétition dans l’enseignement supérieur et la recherche pour attirer les meilleurs enseignants-chercheurs et étudiants et la nécessité d’optimiser les moyens publics et de faire face à une concurrence accrue sur l’accès aux financements privés ».

Vers « un jeu plus collectif »

Dans ce contexte, le rapport note les points faibles des établissements, notamment des effectifs « assez faibles » et un fonctionnement en réseau insuffisamment organisé entre les écoles des mines elles-mêmes et entre les écoles des mines et des télécommunications. « Aucun cadre n’existe véritablement pour mettre en œuvre les synergies souhaitables en matière de recherche et de formation entre les deux ensembles d’écoles », analyse le CGIET qui en appelle à un « jeu plus collectif ».

Le nouvel Institut fonctionnerait sur un principe de subsidiarité. « Le niveau groupe doit prendre en charge seulement ce qu’il peut mieux faire que les écoles prises individuellement », souligne le rapport. A savoir la gestion des ressources humaines, la définition d’une stratégie de recherche et d’une stratégie internationale, l’appui à l’innovation pédagogique, la communication. Pour Christophe Digne, « un institut unique est particulièrement pertinent sur le volet recherche. » Il pourrait identifier plus facilement les convergences thématiques entre les deux ensembles d’écoles.

Néanmoins, « bâtir un projet commun ne doit en aucun cas conduire à un repli sur la seule appartenance à leur groupe », assure le rapport. Une logique de rapprochement qui n’irait pas à l’encontre des politiques de site dans lesquelles les écoles sont parties prenantes. La « présence forte » des écoles au sein de ParisTech est jugée d’ « un intérêt stratégique majeur », tout comme le développement d’autres partenariats Mines-Télécoms en région.

L’autonomie des établissements en débat

Pour arriver à faire fonctionner l’Institut, le rapport demande le maintien du soutien financier du ministère de l’Economie et l’élaboration de contrats d’objectifs et de moyens entre celui-ci et les sept établissements sur la période 2011-2015. L’objectif fixé en parallèle à la nouvelle structure : atteindre un taux de financement de ses activités sur ressources propres de 40 % d’ici 2015.

Dernier volet à trancher : l’autonomie des établissements. Christophe Digne se veut rassurant : « dans le cadre de l'étude de faisabilité, la réflexion porte sur les questions de gouvernance de l'institut, dans lequel les écoles doivent conserver une large autonomie d'action ». Les écoles des mines ne disposent pas aujourd’hui de compétences totalement élargies au sens de la loi LRU, sur la gestion des ressources humaines et le patrimoine immobilier, entre autres. Des compétences que pourraient prendre en charge le nouvel Institut. Reste un point sensible : le statut des personnels auquel Christine Lagarde demande de porter une « attention particulière ». Forte de l’expérience de sa consoeur Valérie Pécresse sans doute…

(1) L’Institut Télécom comprend Télécom ParisTech, Télécom Bretagne, Télécom SudParis, Télécom Ecole de management mais aussi Télécom Lille 1 et Eurecom et des écoles associées comme Télécom Saint-Etienne et l’ENSPS. Il existe des écoles des mines à Paris, Saint-Etienne, Albi, Alès, Douai et Nantes. L’école des mines de Nancy est, elle, sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur.

vendredi 30 octobre 2009

Et si les télécoms n'existaient pas ? Un livre à lire !


Et si les télécoms n'existaient pas… il faudrait les inventer !

Bien au-delà des anecdotes de la vie quotidienne autour d'Internet et des « portables », le rôle des télécoms ne cesse de croître dans le développement des pays, de la société, et des entreprises. A travers des éclairages multiples, recourant à l’économie et à la technologie mais aussi à l’histoire et à la sociologie, les auteurs, spécialistes reconnus du secteur, mettent en exergue la richesse des télécommunications.



Le parti pris audacieux de l’ouvrage est de situer les télécoms dans la 3e révolution industrielle, celle de l’ère numérique, comme un équivalent de ce que fut la vapeur et le chemin de fer pour la première révolution industrielle. Il montre comment les technologies de l’information et de la communication (TIC), devenues incontournables dans notre univers économique, structurent de plus en plus l’évolution des autres secteurs (teléservices, télémédecine, etc.).

Enfin, les auteurs proposent d’explorer quelques pistes de réflexions, alertes et profondes à la fois, sur des tendances clés associées aux télécoms, par exemple : comment réduire la fracture numérique ? Quels sont les nouveaux usages sociétaux induits par les TIC ? ou bien encore quel est leur impact sur le développement des pays émergents ?

A retrouver chez Pearson

samedi 27 juin 2009

Hadopi pour les Nuls

Le projet de loi "Création et Internet", ou " loi Hadopi", a été adopté le 12 mai 2009 et censuré par le Conseil Constitutionnel le 10 juin 2009. Le 15 septembre, Hadopi 2 est à son tour adopté. "Riposte graduée", "Haute autorité": il est semé de plusieurs termes plus ou moins obscurs. Que signifient-ils et quelles mesures sont inscrites dans la loi ? Explications.



Pourquoi le nom de "Hadopi"?

Le "projet de loi Hadopi" tire son nom de la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) qu'il instaurera. Cette Hadopi contrôlera et punira le cas échéant les internautes qui se livrent au téléchargement illégal.

Le texte avait auparavant été surnommé "projet de loi Olivennes", car il est issu des accords de l'Elysée, signés le 23 novembre 2007, qui s'appuient sur le rapport de Denis Olivennes. L'ex-PDG de la Fnac et actuel directeur de la publication du Nouvel Obs a mené, à l'automne dernier, une mission sur la lutte contre le téléchargement illicite et pour le développement de l'offre culturelle légale sur Internet. Il avait alors auditionné tous les acteurs du secteur pour parvenir à cet accord.

Le projet de loi présenté en juin 2008 en Conseil des Ministres est finalement baptisé "Création et Internet".

En quoi consiste cette de loi?

La loi vise à enrayer le téléchargement illégal de musique et/ou de films. Pour ce faire, le texte institue un mécanisme de "riposte graduée ", sous la houlette de la Haute autorité administrative.

Lorsqu'un internaute téléchargera illégalement une oeuvre musicale ou cinématographique depuis Internet, il sera rappelé à l'ordre, d'abord par l'envoi de mails d'avertissement puis, en cas de récidive, d'une lettre recommandée, et enfin par la suspension, voire la résiliation de son abonnement Internet.

Quels sont les avantages de la "riposte graduée"?

Selon le ministère de la Culture, le transfert de responsabilités de filtrage et de sanction à l'Hadopi permettra un repérage plus rapide des internautes en infraction. Auparavant, seul le juge pouvait décider d'une sanction à l'encontre des pirates.

De plus, le fait de recevoir des rappels à l'ordre permettrait, toujours selon le ministère, d'arrêter les comportements de piratage occasionnel. Selon l'un des conseillers de Christine Albanel, alors ministre de la Culture, "la future loi s'appuie sur les réussites qui ont déjà été constatées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne (...) Dans ces pays, une grande majorité des pirates arrêtent les téléchargements illégaux après deux ou trois avertissements". Le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a repris le projet de loi.


Pourquoi le texte a-t-il fait polémique ?

Les opposants sont nombreux : associations d'internautes, de citoyens, députés européens et français, avocats... Le magazine SVM a également lancé une pétition en ligne contre le texte. Ils jugent la mesure de suspension de l'accès à Internet "disproportionnée", puisqu'elle impliquerait une "mort sociale électronique" de l'internaute visé par la sanction.

Le Parlement Européen a, de son côté, voté le 10 avril 2008 une résolution qui "invite la Commission et les États membres à éviter de prendre des mesures qui entrent en contradiction avec les libertés civiques et les droits de l'Homme et avec les principes de proportionnalité, d'efficacité et de dissuasion, telles que l'interruption de l'accès à l'Internet."

En France, la CNIL et l'Arcep se sont également prononcées contre ce projet de loi. L'Arcep arguant que le principe de "riposte graduée" plaçait les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) en contradiction avec plusieurs textes existants (obligation de "garantir un accès ininterrompu aux services d'urgence" par exemple).

vendredi 29 mai 2009

Que pèse le marché mondial des télécoms en 2009 ?

Services, équipements, fibre, mobile... Comment se portent les différents secteurs des télécoms dans le contexte économique actuel ? L'institut Idate publie son étude annuelle Digiworld avec les chiffres de marché les plus récents.

Les dépenses dans les technologies de l'information et de la communication résistent bien à la crise économique mondiale. En 2008, elles ont dépassé les mille milliards de dollars dans les quinze pays de la zone euro, à 1 020 milliards de dollars. La zone euro se rapproche des Etats-Unis, où 1 061 milliards de dollars ont été dépensés en 2008. Même cas de figure en Asie, où la Chine (327 milliards de dollars) rattrape le Japon (351 milliards de dollars).



Le secteur des services télécoms a progressé de 4,2 % en 2008, à 997 milliards d'euros. Une croissance inférieure de deux points à celle de 2007. Le marché des équipements, quatre fois plus petit, affiche une croissance sensiblement supérieure depuis deux ans, puisqu'il augmente de près de 8 % en 2008, à 232 milliards d'euros.



Plus de détails sur le Journal du Net

jeudi 12 mars 2009

Les opérateurs télécoms historiques pourraient voir leur valorisation augmenter de 27% à l'horizon 2015

Plusieurs éléments en faveur du secteur dans cette belle étude de prospective

* Le succès du "Triple-Play" va permettre aux opérateurs de télécoms d’enrayer le déclin du nombre de lignes fixes, de maintenir leur revenu moyen par utilisateur et de préserver, par la consolidation du secteur, leur rentabilité.
* Un opérateur parvenant à réduire de moitié ses pertes de lignes sur 2008-2015 verrait sa valorisation augmenter de 27%. Certains opérateurs européens ont déjà prouvé que c’est possible.
* Les opérateurs fixes européens ont une opportunité de 4 Mrds€ de revenus à l’horizon 2015 dans les contenus et les services liés à la télévision du futur. Cette opportunité peut apporter un point additionnel de croissance annuelle moyenne au chiffre d’affaires fixe des opérateurs historiques sur 2008-2015.
* Le contexte économique actuel ouvre une fenêtre d’opportunité pour les opérateurs qui seront plus résilients que leurs coopetiteurs (équipementiers, acteurs internet). Ainsi, les atouts techniques et commerciaux des opérateurs télécoms joueront a plein dans un contexte de crise grâce a des partenariats ad hoc.


Avec l’essor du mobile, le chiffre d’affaires « lignes fixes » des opérateurs de télécoms semblait voué au déclin. La huitième étude annuelle commune de Arthur D. Little - Exane BNP Paribas sur les opérateurs de télécoms publiée ce jour révèle, qu’au contraire, le fixe va cesser de perdre du terrain, grâce aux offres « triple-play » qui permettent aux utilisateurs de bénéficier d'un accès Internet haut débit, du téléphone et de la télévision par Internet. Le « triple-play » donne la possibilité de résister aux nouvelles menaces telles la substitution des lignes fixes par le haut débit mobile et la concurrence des acteurs de la télévision payante (câble et satellite).

L’étude, réalisée dans 17 pays européens auprès de 83 entreprises, démontre que développer la télévision du futur constitue pour les opérateurs historiques la meilleure arme pour défendre leur activité « fixe ». En outre, le « triple-play » pousse à la consolidation du secteur, avec un effet bénéfique pour les opérateurs en terme de rentabilité.

Les opérateurs de télécoms ont désormais l’opportunité de tirer parti de leurs atouts techniques et commerciaux, à condition qu’ils choisissent les bons alliés, qu’ils s’engagent dans une politique mesurée de distribution de contenu et qu’ils se rapprochent des modes de consommation de l’Internet.

« Les opérateurs de télécoms peuvent devenir les leaders du développement de la télévision de demain » estime Jean-Luc Cyrot, co-auteur du rapport « mais ils ne devront pas se reposer sur leurs seuls atouts historiques. Une stratégie industrielle de la box associée à une offre de services et contenus innovante sera nécessaire pour aborder cette nouvelle ère de leur développement ».

La réussite et les promesses du "triple-play"

En Europe, malgré la forte croissance du haut débit sur le fixe, les revenus issus des lignes fixes des opérateurs ont décliné en moyenne de 2 à 3% par an en raison de la diminution du nombre de lignes fixes : -5,7% par an depuis 2005, du fait de deux facteurs : 1) la substitution de la téléphonie fixe par la téléphonie mobile, par 20% des ménages en moyenne en Europe, et 2) les pertes de part de marché des opérateurs historiques au profit des concurrents utilisant le dégroupage et des câblo-opérateurs.

L’arrivée du « triple-play » change la donne. De plus en plus, les utilisateurs tiennent à conserver leur ligne fixe pour le haut débit ce qui, dans des pays comme le Portugal, la Suède et l’Autriche, a enrayé le déclin des lignes fixes.

Le développement du « triple-play » a également conduit à une consolidation du secteur, notamment en France : acquisitions de Cegetel, AOL et Club Internet par Neuf Telecom racheté par SFR, de Tele2 par SFR, et de Alice par Iliad. Ceci s’est traduit par un redressement du revenu moyen par utilisateur (ARPU), une stabilisation des parts de marché des opérateurs et, in fine, une amélioration de leur rentabilité.

« La diminution du nombre de lignes fixes devrait ralentir ces prochaines années ce qui rend très optimiste sur la valorisation boursière du secteur. Par exemple, un opérateur historique, qui diviserait par deux le rythme de ses pertes de lignes fixes sur 2008-2015, verrait sa valorisation augmenter de 27% » souligne Antoine Pradayrol, analyste financier en charge de l’équipe Opérateurs télécoms chez Exane BNP Paribas.

Le pari du contenu : TV payante et "light premium"

A l’horizon 2015, le chiffre d’affaires réalisé par les opérateurs historiques en Europe dans la télévision payante, la vidéo à la demande (VOD) et la publicité pourrait représenter près de 4 Mds€ soit 7% de leurs revenus actuels (2,7€ mensuel par ligne fixe). Cette évolution permettrait aux opérateurs d’améliorer leur chiffre d’affaires « lignes fixes » de 1% en moyenne par an sur la période 2008-2015 ce qui compenserait en partie la baisse de 2% à 3% par an observée actuellement.

La télévision payante représenterait environ les deux tiers de cette opportunité de croissance, les opérateurs historiques pouvant espérer capter de 10 à 30% des abonnés à la télévision payante selon les pays. En revanche, les marchés encombrés de la VOD et de la publicité, bien qu’en forte expansion, ne représenteraient pour les opérateurs qu’une part plus faible de ce triptyque gagnant.

Investir dans des contenus exclusifs ou « high premium » (offre quasi exhaustive en contenu de première catégorie tel que cinéma et football) serait, selon l’étude Arthur D. Little - Exane BNP Paribas, une stratégie très risquée car la base de clients des opérateurs ne permettra pas d’amortir les coûts très élevés de ces contenus. Les auteurs de l’étude concluent aussi qu’une stratégie visant à coupler contenus « high premium » et accès haut débit pour mieux rentabiliser les contenus a peu d’avenir, notamment au vu de la réglementation restreignant l’exclusivité des contenus comme au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

La solution gagnante serait une stratégie visant à packager du contenu de valeur dit « light premium » (sélection exclusive de contenu à un coût de 15-25% de l’investissement moyen d’une stratégie ‘high-premium’) et à développer des services interactifs autour de ces contenus. Cette stratégie moins capitalistique serait à la fois différenciatrice pour les opérateurs et génératrice d’ARPU.

Comment les opérateurs peuvent-ils tirer leur épingle du jeu ?

Concurrencés par les acteurs de l’Internet et les équipementiers sur leurs points forts traditionnels (qualité de service, infrastructures de serveurs, richesse de contenus sur tous les supports), « les opérateurs de télécoms doivent nouer des alliances pour développer des services innovants autour du contenu à l’instar de ce que font aux Etats-Unis des câblo-opérateurs comme Comcast ou des acteurs du satellite comme DishTV » précise Franck Herbaux, Directeur Média, Arthur D. Little Paris.

Au travers de partenariats avec les différents acteurs de l’écosystème télécoms-médiatechnologie, les opérateurs ont tous les atouts pour prendre en main le développement de la TV du futur. Sous réserve cependant qu’ils mettent en oeuvre des services faciles d’emploi, innovants et attractifs comme la « catch-up TV » (un système qui permet de revoir des émissions à la demande) ou encore le guide de programme interactif. Il leur faudra également améliorer l’ergonomie et le catalogue de leurs services vidéos, et déployer des plates-formes et des forces de vente pour proposer une publicité ciblée et locale.

Ces alliances peuvent se nouer avec des leaders de l’Internet, des éditeurs de logiciels et des équipementiers comme les fabricants de téléviseurs et de consoles de jeux qui apportent leurs compétences en développement et en ergonomie. Une telle démarche proactive permettra aux opérateurs d’écarter la menace de banalisation de leurs services d’accès.

Moins affectés que les autres secteurs par la crise économique, grâce à leurs revenus récurrents et à leur marge de manoeuvre en termes de coûts et d’investissements, les opérateurs de télécoms présentent pour ces « partenaires experts » des avantages indiscutables : ils apportent l’accès au réseau, la maîtrise de leur box et surtout leur relation de proximité avec l ‘utilisateur issue du service client et de la facturation.

« Paradoxalement, la crise que nous connaissons actuellement offre aux opérateurs le temps de s’organiser car elle ralentira les plans de développement des leaders de l’Internet tout comme ceux des équipementiers » annonce Didier Lévy, Directeur Télécom, Arthur D. Little Paris.

Des disparités locales

L’étude 2009 de Arthur D. Little – Exane BNP Paribas note que les dépenses par foyer en Europe ne sont actuellement que de 50€ par mois dans le « triple-play » (30€ seulement en France), contre 70€ par mois aux Etats-Unis. Dans des pays comme le Portugal ou les Pays- Bas, on devrait assister à une croissance des revenus des lignes fixes pour les opérateurs historiques. « En revanche, la situation est plus difficile en Allemagne et au Royaume-Uni, où les opérateurs de télécoms sont menacés par des câblo-opérateurs ou des opérateurs de diffusion par satellite comme le britannique BSkyB » conclut Antoine Pradayrol.