jeudi 14 août 2008

Orange débute doucement son championnat

Je vous avais parlé tantôt du match Orange-Canal+ au sujet des droits de redif' de la Ligue 1. Quelques articles en ce désert médiatique qu'est le mois d'août (merci Internet !!) permettent de suivre la manière dont Orange gère son début de championnat.

Orange avait misé, selon cette info de la fin du mois de mai, sur un recrutement plutôt sympathique (Céline Giraud, Youri Djorkaeff, Denis Balbir) pour mettre en avant leur principal produit d'appel, le "grand match du samedi soir", pour lequel l'opérateur avait du mettre 200 millions d'euros sur la table (lot Premium 3). Ils ont les moyens, rassurez-vous. Voici le détail de l'offre, par ailleurs :

"Un forfait mensuel de 6 euros en plus de l'abonnement triple playPar ailleurs, dès le lundi matin, et pendant une semaine, les utilisateurs pourront accéder à la demande à des résumés de matches, aux meilleurs des buts et à un magazine d'actualité du foot. Pour accéder à ces contenus, il faudra être abonné à l'offre triple play d'Orange et s'acquitter d'un forfait mensuel de 6 euros par mois.
Les contenus VOD seront également accessibles sur PC, y compris aux non-abonnés Orange, contre paiement à l'acte.

Sur le mobile, Orange propose également une option facturée 6 euros par mois, qui donnera accès à la diffusion en direct de huit matches, à des résumés et à la possibilité de revoir les meilleures actions en quasi direct. L'opérateur reconduit également son dispositif d'alerte buts par SMS."


Orange, un déjà beau et gros bébé, se place donc clairement sur une logique de contenus, coupant le pied à Canal+, qu'il concurrence sur le foot, et également sur le cinéma... Seule parade possible à l'heure actuelle : exiger la scission réseau/service, un peu comme ce qui se fait dans le gaz. Posséder les tuyaux et ce qui coule à l'intérieur, voilà effectivement qui n'arrange pas la concurrence ! Enfin, je dis ça comme ça, moi. Mais je ne suis pas le seul :

"Reste que cette initiative a de quoi faire grincer quelques dents : seuls les abonnés d'Orange peuvent y accéder, pas les clients de Free ou de Neuf Cegetel".

Pour le reste, Orange s'en tire plutôt bien, avec une première affiche (un Rennes-Marseille) qui a mis le niveau assez haut... enfin c'est surtout grâce au spectacle du match : 8 buts en un match, quand c'est parfois le nombre de buts d'une seule journée pour tous les matchs, ça s'appelle de la chance. Vu chez Ariase, ainsi :

"Le score et le spectacle étaient donc au rendez-vous. Et du côté d'Orange, quelles ont-été les premières réactions ? Présent dans les tribunes à Rennes, Xavier Couture s'est déclaré "satisfait et fier des équipes techniques et des commentateurs". Le directeur des contenus Orange a reconnu par ailleurs que des ajustements étaient envisagés pour améliorer davantage Orange Foot. "

Des améliorations ? Size does matter, chez Orange, qui voudrait inclure des statistiques en temps réel, la création de communautés de supporters virtuelles, et même une option Replay inspiré des ralentis de Matrix... En tout cas pour l'instant, sur les 1,5 millions de clients potentiels Orange disposant de l'IpTV, seuls quelques milliers ont franchi le pas.

mercredi 13 août 2008

L'Avicca se prononce en faveur d'un alternatif pour la 4e licence

L'Avicca a rendu un avis intéressant que j'avais loupé Dieu sait comment (j'ai toujours dit que ces fils rss étaient trop petits !) dans le cadre de la consultation publique sur la 4e licence, dont voici les principaux éléments :

En ce qui concerne la 3G/UMTS, il est possible de viser deux objectifs pour l’attribution de licences dans la bande 2,1 GHz, en découpant ce qui devait constituer la « 4e licence » :
- attribution d’une grande majorité de la ressource à un nouvel entrant, qui dynamiserait un secteur oligopolistique
- attribution du reste de la ressource à un ou des opérateurs en place avec notamment comme contrepartie une couverture équivalente à celle de la « 2G », en 900 MHz, pour éviter « des zones blanches de 3e génération »

L’ARCEP pourrait affiner, en variante, un scénario privilégiant l’attribution de la majorité de la ressource restante à un opérateur de gros neutre, permettant d’une part d’assurer une dynamique permanente du secteur, notamment pour les opérateurs virtuels (MVNO), et d’autre part d’ouvrir le jeu sur le fixe, impacté par la convergence fixe/mobile.

On peut difficilement être contre ! Comme je le rappelais ici, le niveau des prix des télécoms en France est à la traîne, rapporté à ses voisins européens, et cette situation est imputable en partie à la structure figée des 3 grands opérateurs de télécoms. Bruxelles nous avait déjà rappelé à l'ordre en mars, toujours au sujet de la 4e licence. Pour le reste, il faudra attendre le 30 septembre pour les résultats officiels de la consultation publique de l'Acerp.

dimanche 3 août 2008

Rapport du Conseil de la concurrence sur les MVNO : encore faut-il que cela soit lu !

C'est dit et bien dit : les MVNO souffrent du manque de concurrence ! Le Conseil de la concurrence a rendu le 30 juillet son avis relatif "à la situation des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) sur le marché français de la téléphonie mobile". Le rapport complet est à télécharger sur leur site directement. En voici les meilleurs extraits selon leur communiqué de presse :

- Le Conseil note qu'actuellement, moins de 5 % des souscripteurs d'une offre de téléphonie mobile sont clients de MVNO, alors que la part de marché des opérateurs sans réseau atteignait en 2006 près de 25 % en Allemagne, et 15 % au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. La date d'entrée des opérateurs virtuels en France, plus tardive, ne peut à elle seule expliquer cette situation.

- des conditions contractuelles particulièrement contraignantes ont été accordées par Orange et SFR en 2004-2005, au moment de l'ouverture du marché de gros de l'hébergement sur leur réseau, Bouygues Télécom n'ayant, dans un premier temps, participé que très marginalement à l'accueil des MVNO

- Dans ce contexte, il est impératif de créer de nouvelles incitations concurrentielles pour améliorer les conditions dans lesquelles les MVNO peuvent être hébergés par leurs opérateurs hôtes.



Et c'est à ce moment que ressort la fameuse 4e licence 3G ! Voyez plutôt :

- Les incitations peuvent venir ... de l'attribution d'une quatrième licence : loin d'être défavorable aux MVNO, une telle option peut, au contraire, créer une dynamique positive, à condition là encore qu'elle s'accompagne d'un « déverrouillage » des conditions techniques, tarifaires et contractuelles faites aux opérateurs virtuels dans le sens déjà exposé ;

Autre point à retravailler : la durée des contrats, qui avec des clauses d'exclusivité de 10 ans, empêchent clairement les MVNO de renégocier leurs conditions d'hébergement par les historiques. L'article de la Tribune revient également sur l'ensemble ce rapport. C'est une initiative que je soutiens, en espérant que les professionnels su secteur qui seront sollicités pour la "consultation publique" de l'Arcep aient le temps d'y jeter un oeil... averti.